La Bicyclette qui roule toute seule

Les  précurseurs

  Le premier deux roues motorisé sur la roue AV serait l'oeuvre de René GILLET aux alentours de 1895 mais serait resté au stade de prototype.

  La deuxième machine du genre fut présentée au salon du cycle de 1897. Les frères WERNER exposaient sous le nom de "Motocyclette" un vélo équipé d'un moteur 91cm3  au dessus de la roue AV de 3/4 de CV et transmission par courroie ronde, allumage à incandescence. En 1901 la "Motocyclette" reçoit un allumage électrique, 4000 exemplaires sont vendus en 4 ans (un record pour l'époque). Au salon de l'automobile et du cycle de décembre 1901, les frères WERNER innovent avec une nouvelle machine  dont le moteur est placé à la place du pédalier. 
  

  En 1913 le "cyclotracteur" fut un des lauréats du concours LEPINE, mais la guerre 14-18 stoppa la production . A noter que plusieurs exemplaires furent réquisitionnés par l'armée. 

  En 1921 apparition du "Microtracteur". Au grand prix des vélomoteurs de 1923, E.JOLY couvrit les 100 km de l'épreuve à la moyenne de 49,78 km/h !!!

  A partir de 1925 les difficultés économiques de l'après guerre s'estompent, le marché des plus grosses cylindrées prend alors le dessus.

Et  voila  le  SOLEX

  Deux ingénieurs de l'école centrale, Maurice GOUDARD et Marcel MENNESSON sont à l'origine du Solex. Alors qu'ils étaient encore à l'école ils déposèrent déjà des brevets, tous concernant l'automobile, dont ils étaient persuadés de l'expansion. le premier concernait un radiateur centrifuge, mais les constructeurs automobile refusèrent d'installer ce radiateur de forme circulaire. Cependant en 1909 les deux associés remportaient un concours de la compagnie des omnibus pour équiper les nouveaux autobus Schneider,la société "GOUDARD et MENNESSON" était lancée.

Pourquoi SOLEX ?

  Le nom de la société étant très long il était impossible de l'inscrire sur le radiateur ce qui constituait un handicap commercial. Maurice GOUDARD eu donc l'idée d'organiser un concours dans sa famille dont les règles était simples, deux syllabes et cinq lettres maximum, être euphonique (pas de e muet à la fin), être inédit, n'avoir aucune signification, se prononcer de même dans toutes les langues. Le mot SOLEX fut donc retenu et enregistré dans toutes les langues.
  Suite au succès du radiateur centrifuge, la société "SOLEX" se lança alors dans la construction de carburateur malgré la concurrence, en effet Marcel MENNESSON inventa le micromètre pneumatique capable de mesurer le millième de millimètre et permettant de produire en série des carburateurs identiques, d'ou l'interchangeabilité des pièces.
  L'essor de l'automobile à partir des années 1911 et le succès des carburateurs SOLEX, sont tels que l'usine déménage à plusieurs reprises. Félix GOUDARD, frère de Maurice et sortant de l'école centrale lui aussi intègre l'entreprise en 1912.
  Mais voila la 1ere guerre mondiale éclate et les trois hommes partent aux armées, pendant les 4 ans 1/2 de guerre l'usine est dirigée par Madame JEHANO,secrétaire depuis 1910. 
  La guerre à profondément affaiblie l'usine puisqu'en 1919 il ne reste plus q'un client pour les carburateur (2OO unités par mois).La firme ZENITH ayant beaucoup travaillé pour l'aviation avait le quasi monopole des carburateurs mais refusa l'offre de vente de la branche carburateur proposée par SOLEX. Pour se relancer Maurice GOUDARD monta un grand garage "Le garage Saint-Didier " dans lequel SOLEX détenait 70% des parts, ce fut un grand succès et permit à SOLEX de démarcher de gros clients ,ce fut d'abord HISPANO-SUIZA puis CITROEN.
  A partir de 1923 SOLEX prend une dimension internationale avec des usines à BERLIN,LONDRES,TURIN et YOKOAMA en1938.

Et le vélosolex alors !!! 

  Marcel MENNESSON avait eu l'idée d'une bicyclette à moteur économique en 1917 et avait déposé les premiers brevets.
  En 1940 la situation économique fait ressortir des tiroirs cette idée, Marcel MENNESSON fait réaliser un prototype de moteur de 38 cm3 à installer sur la roue AV , fin 1941 le premier prototype de vélo équipé de ce moteur voit le jour.

     
 
  En 1942 présentation du second prototype.


 
  En 1943 le décret du 5 juin publié au journal officiel le 7 juillet crée une nouvelle catégorie de deux roues motorisés dont la cylindrée doit être inférieure ou égale à 50 cm3 ouvrant la porte à la production du Vélosolex.
 
  Le premier SOLEX commercialisé en avril 1946 voit son moteur passer à 45 cm3 pour 0,4 CV. Les commandes sont réduites au maximum et il faut tirer sur la cloche du carburateur pour lever le moteur. Par rapport au prototype le changement le plus important concerne la partie cycle: la dimension des roues passe à 650 et le cadre est uni-sexe formé d'un tube unique de gros diamètre sur lequel est soudée la fourche arrière. En 1947 cette fourche sera montée vissée et donc plus facilement remplaçable, cette même année apparition de la Solexine de BP, mélange à base d'essence sans plomb (et oui déjà) pour diminuer la calamine.


  En 1951 on remarque de nombreuses évolutions, un levier d'embrayage relevage du moteur est vissé sur la culasse, un capot habille le bas moteur et la béquille centrale fait son apparition, le diamètre des roues passe à 600 et un système de rattrapage d'usure des patins de frein voit le jour.

  En 1954 SOLEX adopte un code permettant de différencier les futures évolutions, le premier sera le type "330" qui reçoit un nouveau pot d'échappement.

  En 1956 le "660" modification du cadre

  En 1957 le "1010" plus silencieux avec son nouvel échappement

  En 1959 le "1400" roues de 550 et pneus plus larges     
      

  En 1960 le "1700" l'embrayage automatique enfin !!!

  Au salon de 1959 SOLEX voit arriver un concurrent sérieux: le Vélovap, de conception identique il bénéficie d'un frein AR à tambour mais surtout d'un embrayage automatique facilitant grandement les redémarrages. SOLEX réagit rapidement et sort une évolution du "1400" équipé d'un embrayage le "1700" au même prix que son prédécesseur.
   

  En 1961 sort le "S 2200" pour satisfaire aux nouvelles normes d'antiparasitage imposées par l'arrivée de la télévision, autre modification importante le moteur gagne en puissance avec 0,7 CV.

  Le salon de 1964 voit l'arrivée du "S 3300" pour améliorer la productivité (1500 exemplaires par jour) un nouveau cadre à été élaboré, d'autres modifications portent sur la selle (plus large et plus confortable) et la roue AR qui reçoit un frein à tambour.



  1966 sortie du "S 3800": c'est un "S 3300" qui est doté d' un moteur bénéficiant de plus de couple et d'une nouvelle démultiplication, mais comme ses devanciers la vitesse est toujours bridée à 30 km/h. pour la première fois apparition de la couleur puisque le sigle "S 3800" placé sur le filtre à air est écrit sur fond rouge.

  En 1971, parallèlement au "S 3800" sort le "S 5000" qui reprend la même mécanique mais est doté de roues plus petites (2x16 pouces), une version pliante verra le jour en 1974: "le plisolex"
    
 
  1974 c'est aussi la date à laquelle  "RENAULT" prend le contrôle de Vélosolex, à la fin de cette même année suite à un échange de participation Renault laisse le contrôle de Vélosolex à Motobécanne qui s'empresse de mettre fin à tous les nouveaux modèles lui faisant de l'ombre (le 6000 et le ténor). il ne restera donc plus que le "S 3800" qui victime de la chute des ventes finira sa carrière en 1988.
 

  La dernière version du "S 3800" produite par Motobécanne reçoit un nouveau guidon et de nouvelles poignées de frein.

  Récapitulatif des différents type de Vélosolex des origines au "S 3800"
 

  Les autres modèles produits par SOLEX


  1957 le "Micron": pourquoi ?

Peut être un délire d'ingénieur ! reprenant le moteur du "3800" il ne possède pas de pédale et change donc de catégorie il doit disposer d'une carte grise et être immatriculé de plus il oblige à posséder le permis de conduire. 

  Le "Flash ou 6000" présenté en 1968

Plus de galet mais un cardan, frein à disque à l'arrière, il est destiné à relancer SOLEX dont le "3800" qui se fait vieillot baisse dans les ventes. En 1972 il reçoit une fourche télescopique mais sa ligne géométrique et la mauvaise accessibilité du compartiment moteur ferons qu'il n'aura pas un grand succès commercial.  
  1973 voit l'arrivée du "Ténor"

C'est un cyclomoteur plus en phase avec le style de l'époque, fourche télescopique, bras oscillant AR, roue de 17 pouces, guidon relevé. le moteur lui n'est plus de conception solex, il y aura même deux motorisations, un moteur hollandais Anker-Laura et un moteur italien Franco Morini.
  Mais la prise de pouvoir de Vélosolex par Motobécanne qui deviendra ensuite MBK avec la prise de contrôle par  Yamaha mis fin à cette production en 1974 car il entrait en concurrence avec les modèles MBK.


Historique du SOLEX


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